Constat :
Cette année encore,
les stéréotypes sexistes et les injustices liées au genre perdurent. Il
faut être cisgenre (c’est-à-dire avoir un genre conforme à celui qui
nous est attribué à la naissance, sans intervention médicale), pour être
dans la norme française et considéré-e comme un-e citoyen-ne à part
entière.
Ainsi, le 21 février 2016, Lorena Z., une femme péruvienne trans est
victime d’un assassinat transphobe à Rouen, tuée d’une balle dans la
tête. Cet acte illustre le climat ambiant, encore hostile, qui exclut et discrimine les citoyen-ne-s avéré-e-s ou supposé-e-s trans.
Plusieurs femmes trans sont actuellement incarcérées dans des prisons
pour hommes – donc sans aucune considération pour leur identité de genre
– où elles sont les proies d’humiliations constantes et de violences
physiques et sexuelles, notamment de la part du personnel pénitencier.
Parallèlement, les nourrissons intersexes ayant des organes génitaux
externes atypiques continuent de subir des mutilations génitales
(parfaitement inutiles d’un point de vue médical), le milieu médical
faisant pression sur les parents pour opérer, sous prétexte qu’un enfant
différent sera forcément malheureux… Dossiers médicaux cachés aux
patient-e-s, interventions chirurgicales aux intitulés fallacieux et aux
conséquences (physiques et psychologiques) souvent désastreuses pour
les victimes… L’intersexuation reste taboue en France et dans de
nombreux pays, où elle est largement sous-estimée statistiquement.
Les
discriminations d’État dont sont victimes les personnes trans et/ou
intersexes sont quotidiennes et, pour beaucoup, légalisées. Chaque jour,
les genres des personnes trans et/ou intersexes sont niés. Chaque jour,
des mutilations sont pratiquées sur les personnes intersexes et la
stérilisation des personnes trans leur est imposée par la grande
majorité des tribunaux. Cela ne peut plus durer dans le « pays des
droits de l’Homme ».
Rassemblement :
À l’occasion de la Journée Internationale de lutte Contre l’Homophobie et la Transphobie (IDAHOT, le 17 mai), TRANS INTER action (association d’entraide et d’action pour les personnes trans, en questionnement et/ou intersexes) organise un Rassemblement contre le Cissexisme et la Transphobie, le samedi 14 mai à partir de 14h sur la Place du Bouffay, à Nantes.
Ce que l’on dénonce :
On parle de cissexisme
pour désigner l’oppression systémique envers les personnes qui ne sont
pas cisgenres. Cela se traduit par l’invisibilisation à grande échelle
et l’exclusion générale des personnes trans et intersexes,
l’invalidation de leurs identités et de leurs genres, leur
psychiatrisation, etc.
On parle de transphobie pour désigner une forme extrême de cissexisme : le rejet voire la haine des personnes avérées ou supposées trans. On entend par « trans » toute personne dont le genre ne correspond pas exclusivement à celui qui lui est assigné à la naissance
(hommes/femmes trans, personnes agenres, non-binaires, au genre fluide,
genderqueer, ftx/mtx, bigenres, intergenres, demi-girls/boys, certaines
personnes intersexes, etc…).
La transphobie est donc une discrimination pouvant s’exprimer par des
insultes, des moqueries, de la discrimination à l’embauche, du
harcèlement, des violences physiques et/ou psychologiques, des viols, des meurtres…
Pourquoi se rassembler le 14 mai :
-
Pour mieux comprendre la transitude (ou transidentité) et l’intersexuation via une exposition de documents informatifs.
-
Pour
connaître les revendications des personnes trans et intersexes à
travers des documents et des interventions de personnes concernées,
-
Pour joindre sa voix à celles des personnes trans et intersexes et les soutenir dans la défense de leurs droits.
Les
prises de parole de personnes intersexes et trans – dont des
travailleu-r-ses du sexe et/ou migrant-e-s – seront suivies par un die-in,
moment pendant lequel chacun-e s’allonge au sol en silence pendant une
minute, afin de représenter les personnes trans et intersexes qui
meurent chaque jour dans le monde à cause de la transphobie.
Rassemblement samedi 14 mai 2016 à partir de 14h,
place du Bouffay, à Nantes (tram ligne 1 arrêt Bouffay)
Signataires
: AIDES 44, Alternative Libertaire Nantes, Centre LGBT de Nantes,
Centre LGBT de Rennes, Centre LGBT de Vendée, CNT44, Collectif
Émancipation, Contact 49, Ouest trans, Parti Communiste Français 44,
Planning Familial 85, Quazar (centre LGBT d’Angers), Stop Harcèlement de
Rue Nantes, Tagayda…