8 mars à Angers et lutte pour les droits des femmes : un sentiment de malaise...



En rapport avec la journée du 8 mars à Angers,  nous avons adressé ce courriel à la Ville d'Angers :


A l'attention de la Ville d'Angers et de Madame Roselyne Bienvenu Adjointe au Maire et Déléguée à l'égalité hommes/femmes

"8 mars à Angers et lutte pour les droits des femmes : un sentiment de malaise..."
Cette année 2017, certains événements que vous avez proposés pour la journée de lutte pour les droits des femmes ont attiré notre attention et nous ont laissées quelque peu perplexes. 
En effet, alors que nous nous rassemblions Place du Ralliement en cette fin d'après-midi afin d'exprimer et partager nos revendications quant aux nombreuses inégalités et discriminations que subissent les femmes -dans le monde du travail et pas que- nous nous sommes retrouvées nez-à-nez avec un tout autre évènement organisé par vos soins, à savoir, un cours de fitness gratuit, à l'attention des femmes, et dispensé par un animateur sportif de la Ville. 
L'évènement étant prévu à 18h30, il ne valait mieux pas que notre rassemblement "s'éternise trop" car on nous a fait comprendre que nos voix auraient été vite recouvertes par un bande son pop-technoïde ayant pour objectif de faire remuer leur popotin à ces braves femmes à qui l'ont fait comprendre qu'il faudrait qu'elles sculptent un peu plus leur silhouette au nom du féminisme. 

Le point intéressant de cette rencontre est que les deux messieurs responsables de l'animation de cette séance de stretching nous ont bel et bien présenté cette action dans "le cadre de la journée de la femme (l'afâme?)" et "que c'était à 200% féministe". 
Malgré leur réelle sympathie et leur très certaine bonne foi, nous nous sommes permis d'en douter, et bon nombre de personnes présentes au rassemblement également.
Comme précisé sur votre programme, "La Ville d’Angers et ses associations saisissent l’occasion de la journée internationale des femmes du 8 mars pour s’engager en faveur de l’égalité et promouvoir l’activité sportive féminine." 
Peut-être s'agissait-il donc de replacer des femmes dans un espace public habituellement occupé par des hommes? Peut-être l'intention était-elle vraiment féministe? Cela n'a malheureusement pas été perçu comme tel.
Et pour cause, car malgré le fait que n'ayons rien contre ce sport, en proposant un cours de stretching gratuit en plein centre ville à 17h30 le jour du 8 mars, il nous semble que cela ne fasse que conforter un sexisme déjà bien présent dans le sport qui consiste à inciter les femmes à s'inscrire dans des disciplines qui ont pour objectif clair et principal de modeler leur corps (pour être désirables), et pas forcément de s'amuser, vivre des sensations fortes ou de partager une discipline en équipe etc. 
Eh oui, même le gouvernement essaie de lutter
 contre les préjugés sexismes dans le sport ! Incroyable! 
           L'action aurait eu un tout autre impact si : 
-les entraineurs avaient été des entraineuses (et oui, cela peut paraître tout bête mais l'impact aurait été autre) 
-il s'était agi d'une pratique un peu moins "cliché féminin" (boxe anglaise, escrime, karaté, kapoera, foot, etc...) 
De fait, proposer un cours de stretching gratuit au beau milieu d'une journée de lutte pour les droits des Femmes, c'est un peu comme proposer un grand méchoui gratuit sur une journée de lutte en faveur des droits des animaux. 

Et cela ne nous convient évidement pas.  
En espérant tomber sur un autre type d'action le 8 mars prochain, 

Veuillez agréer, Madame, nos salutations féministes,

le Collectif Emancipation 



Marche pour la Justice et la Dignité

Le collectif Emancipation appelle à marcher pour la Dignité et la Justice le 19 mars à Paris

Un par mois.

C'est, en moyenne, le nombre de pères, de frères, de fils que nous perdons à cause de la brutalité des forces de l'ordre. Une brutalité qui prend plusieurs formes : des techniques de pliage qui conduisent à l'asphyxie des victimes aux coups de poings, de balles ou de Taser qui, dans les pires des cas, s'avèrent mortels.
Régulièrement depuis plus de 40 ans, les nôtres sont ainsi tués par l'État Français, aux mains de ceux que l'on appelle ironiquement les « gardiens de la paix ». Régulièrement depuis plus de 40 ans, c'est l'impunité la plus abjecte et les campagnes de criminalisation qui répondent aux mobilisations de celles et ceux qui réclament vérité et justice pour leurs morts. L'acharnement policier, judiciaire et politique contre la famille Traoré, à qui nous exprimons toute notre solidarité, en est la preuve. À chaque fois, c'est la même histoire.
La répression qui nous vise, nous familles de victimes, s'est accentuée sous le régime de l'état d'urgence. Tous les abus sont devenus possibles, avec leurs lots de conséquences tragiques. Ce n'est plus la police qui s'adapte à la loi, c'est la loi qui s'adapte à la police… Et nous sommes loin d'être les seuls à avoir été visés par le renforcement des dispositifs sécuritaires et des violences d'État. En 2015, le gouvernement a déclaré une véritable guerre intérieure : il a traqué les migrants et ceux qui les défendent, poursuivi la traditionnelle répression des « Noirs », des « Arabes », des « Rroms » et plus généralement des quartiers populaires, ciblé les « Musulmans » notamment via des perquisitions, des assignations à résidence et des fermetures de mosquées totalement arbitraires…À cela s'ajoute la guerre sociale qu'ont menée Valls et consors, notamment dans le cadre de la mobilisation contre la loi travail. Face aux résistances des quartiers populaires et du mouvement social, on a vu les violences se déchainer en touchant des catégories jusqu'ici protégées.
Les attentats terribles que nous avons connus en 2015 et en 2016 sont venus renforcer l'arsenal sécuritaire alors qu'ils sont la conséquence directe de la politique guerrière que la France et ses alliés mènent à l'étranger. L'État Français, qui pèse toujours de tout son poids sur les peuples qu'il domine comme en Afrique, prolonge cette politique au Proche-Orient tout comme il entérine l'occupation de la Palestine. Sa « lutte contre le terrorisme » ressemble surtout à une agression permanente contre des peuples innocents. C'est, entre autres, ce qui nourrit la crise humanitaire des réfugiés, traités cyniquement comme une menace potentiellement « terroriste ». C'est le serpent qui se mord la queue : le climat de guerre intérieure permet de justifier le contrôle toujours plus brutal de la population et délivre un permis de violence aux forces de l'ordre qui répriment toutes les gueules qui ne lui reviennent pas et tous ceux qui, des familles de victimes aux manifestants contre la loi travail en passant par les militants des quartiers populaires à la ZAD, osent s'organiser contre l'État, réclamer justice et affirmer leur Dignité.

Nous sommes tous concernés!

La campagne présidentielle ne va rien arranger. Au contraire. Presque chaque nouvelle déclaration est une insulte faite à nos combats, à nos préoccupations et à nos urgences.
  • Parce que nous ne nous soumettrons pas à l'arbitraire du pouvoir,
  • Parce que les mots « justice » et « dignité » ont encore un sens pour nous,
  • Parce que nous pensons qu'il est primordial de nous organiser, ensemble, pour lutter contre la guerre faite aux pauvres, aux migrants, aux descendants de colonisés,
Nous appelons tout-e-s celles et ceux qui se sentent concernés par ces sujets à nous rejoindre dans toutes les initiatives à venir (voir calendrier ci-dessous) et à participer très largement à la Marche pour la Justice et la Dignité qui aura lieu le dimanche 19 mars 2017 à Paris.Contre la hogra, contre l'humiliation, contre le racisme et les violences policières, contre les guerres lâches faites en notre nom contre des peuples qui ne nous ont rien fait.
Retrouvons espoir, force et unité pour faire bloc ensemble au nom de la Justice et de la Dignité.

pour plus d'information cliquer ici

Des transports sont organisés depuis La Zad en passant par Nantes. Pour des infos plus précises sur ces bus. Cliquer ici. 

Journée de solidarité avec les prionnierEs trans Samedi 18 mars 2017 à Brest



le Collectif Emancipation relaie l'appel du collectif Contre Tous Les Placards :



Dès les premiers temps des luttes LGBTQI *1, des trans*2, des inter*3, des gouines, des pédés, des queers - principalement afto-américainEs, latin@s, et pauvres - se battaient contre les flics*4 et les taules de toutes sortes. Iels s'organisaient pour soutenir celleux qui étaient incarcéréEs. Iels leurs envoyaient du courrier, diffusaient des lettres de prisonnierEs, manifestaient…
A l'intérieur comme à l'extérieur des murs, ces activistes ne se contentaient pas de demander des améliorations des conditions de détention, mais exigeaient la libération des prisonnierEs et la fin du système carcéral ; puisque l'Etat, sa police et la justice qui l'accompagne sont aux mains de celleux qui nous tuent, nous violent, nous mutilent, nous isolent.

NourriEs par cette histoire des luttes, le 22 janvier dernier avait lieu la seconde édition d'une journée internationale de solidarité avec les prisonnierEs trans, initiée de manière autogérée par des prisonierEs trans*5 et des alliéEs. Tout autour du monde, diverses actions (manifs, ateliers d'écriture de lettres, projection, concert...) ont été menées afin de mettre en lumière les conditions de détention des personnes trans en prison, chercher à les soutenir concrètement en brisant l'isolement de la prison et, plus largement, lutter conjointement contre le système carcéral, la transphobie et toutes formes d'oppressions et de dominations, en nous incitant à nouer des liens de solidarité, dedans et dehors, pour mener cette lutte chaque jour.

C'est pourquoi, nous, quelques personnes trans, en questionnement et allié-e-s en lutte contre tous les enfermements avons ainsi décidé d'organiser une journée de solidarité avec les prisonnierEs trans le 18 mars prochain sur Brest.
En tant que personnes trans, nous devons surmonter les représentations sociales qui nous montrent comme des monstres, le regard des autres, la honte, le mépris, et lutter pour exister hors de leurs normes bien trop étroites pour imaginer nos réalités.
Les personnes trans, celleux qui ne rentrent pas dans les cases de la binarité et des normes de genre ainsi que les personnes inter*3 doivent mener un combat perpétuel pour survivre dans un monde qui nous marginalise, nous déshumanise, nous criminalise.
Les discriminations et les agressions sont quotidiennes et ont lieu dans tous les domaines de la société ; notamment, l'accès au logement, à la santé, au travail, etc. Elles plongent nombre d'entre nous dans un isolement fort et une précarité importante aux lourdes conséquences sur nos vies.

Cette précarisation et ces violences systémiques, inter-personnelles, institutionnelles, etc qui touchent les personnes trans et intersexes amènent une part d'entre nous à avoir recours à des pratiques et des stratégies de défense, de riposte, de subsistance et de survie criminalisées par la justice de classe hétéro-patriarcale raciste. CertainEs d'entre nous peuvent alors se retrouver entre les griffes du système judiciaire et carcéral (d'autant plus lorsqu'elles sont des cibles de choix pour ce système raciste et bourgeois).
Les personnes trans et inter incarcérées doivent faire face aux humiliations, à la violence physique, aux agressions sexuelles, et au mépris de l'administration pénitentiaire et des matonNEs.

Le parcours de transition de nombreuses personnes trans incarcérées n'est pas respecté (refus d'accès au traitement hormonal ou a certains soins entre autres), et cela entraine de graves conséquences physiques, émotionnelles et psychiques pour elles. Elles sont placéEs dans des lieux de détention qui ne correspondent pas à leur genre, la plupart du temps à l'isolement ou dans des quartiers spécifiques (comme à Fleury-Merogis) pour - selon l'administration pénitentiaire - les protéger des agressions des autres détenuEs. Cette mise à l'écart ne les protège pas, bien au contraire, de la violence transphobe des matonNEs et crée un isolement extrême (pas d'accès aux activités ni au travail donc à de l'argent, peu de promenades, etc).

La transphobie derrière les murs des taules, n'est que la poursuite de la transphobie existant dans la société, exacerbée par les violences du système carcéral, et le racisme, l'homophobie, le mépris de classe...qui y sévissent.
Dans le même temps, il est important de souligner que la stigmatisation sociale qui pèse sur les prisonnierEs, fait partie de la même stratégie utilisée par l’État lorsqu’il parle de “terroristes”, qui vise à justifier les mesures pour "renforcer la sécurité", l'état d'urgence, la surveillance et la criminalisation des mouvements sociaux. Nous profiterons aussi de cette journée pour apporter notre soutien à touTEs les prisonnierEs à travers le monde et plus particulièrement à touTEs les prisonnierEs politiques.

Nous ne nous contentons pas de demander de simples améliorations des conditions de détention mais demandons la liberté pour touTEs les prisonnierEs ainsi que la fermeture de toutes les prisons et des autres lieux d'enfermement.

En ce jour et tous les autres, organisons nous et soyons solidaires de celleux d'entre nous qui sont enferméEs entre les murs des taules, des HP, des centres de rétention et des placards de toutes sortes !
Retrouvons nous à Brest le 18 mars prochain.
CONTRE TOUS LES PLACARDS !!
FEU A TOUTES LES PRISONS !!


Programme de la journée :

- A partir de 10h : réalisation d'une fresque et confection de banderoles.
A l'Avenir, place Guérin Brest (lieu accessible aux personnes à mobilité réduite).
- 12h : partage de pique-nique vegan *6 (si possible sans produits animaux et leurs dérivés (lait, beurre, fromage, yaourt, miel ...).
A l'Avenir, place Guérin Brest (lieu accessible aux personnes à mobilité réduite).
- 14h : un peu de visibilité en ville
- 19h : atelier d'écriture de lettre à des personnes trans incarcérées, écoute d'émissions de radio, présentations et discussions, infokiosque, bouffe vegan, bar sans alcool…
(le lieu sera communiqué lors de la journée, ou bien envoyez nous un mail : contretouslesplacards@riseup.net)
prix libre et en soutien à des personnes trans incarcéréEs

Pour plus d'informations : contretouslesplacards@riseup.net
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*1 Lesbienne, Gay, BiE, Trans, Queer, Intersexe
*2 transgenre, transsexe, travestiEs…
*3 personne intersexe (dont les caractéristiques sexuelles (d'un point de vue anatomique, physiologique, hormonal...) ne permettent pas de la classer clairement dans les catégories "mâles" ou "femelles". De nombreuses personnes inter sont mutilées par des chirurginenEs afin de les faire rentrer dans ces catégories.)
*4 cf. émeutes de Compton Square ou de Stonewall par exemple.
*5 notamment Marius Mason (activiste anarchiste et écologiste condamné en 2009 à 22 ans de prison pour plusieurs actes de sabotage. Il est actuellement incarcéré à Fort Worth, Texas. Site de soutien (anglophone) : https://supportmariusmason.org )
*6 mode de vie excluant tous produits animaux et leurs dérivés (alimentaire – végétalisme-, vestimentaire, cosmétique, loisirs …) s'inscrivant dans la lutte antispéciste qui considère que les autres espèces animales ont droit au même traitement et à la même considération que l'espèce humaine.

Des droits pour les travailleur-se-s du sexe, non à la propagande catho du Nid !

Le collectif Émancipation relaie cette information:


Nous, femmes et/ou personnes trans féministes exerçant ou ayant exercé comme travailleur·se·s du sexe, sommes très en colère de constater que les Jeunes Communistes 35 ont choisi pour animer la moitié de leurs conférences données à Rennes dans le cadre du 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, des associations abolitionnistes néfastes aux travailleur·se·s du sexe.

Nous sommes particulièrement révolté.e.s par le fait que la conférence du 8 mars au soir soit une conférence sur la prostitution donnée par le Mouvement du Nid. Les inviter pour parler droits des femmes dans le cadre de la prostitution, c’est comme inviter Pierre Gataz pour donner une conférence sur l'anticapitalisme, inviter un curé pour parler contraception ou encore Christine Boutin pour discuter droits des LGBTI !

Nous tenons donc à rappeler que le lobby abolitionniste qu’est le Mouvement du Nid s’arroge une parole d’expert sur la prostitution dont il n’a aucune légitimité. Les vrais experts sur la prostitution, ce sont les travailleur·se·s du sexe !

Le Mouvement du Nid, comme les autres mouvements qui veulent notre abolition, sont déconnectés de nos réalités et déforment notre parole pour mieux maintenir leur pouvoir.

Le mouvement du Nid est une organisation qui fonctionne avec un budget de centaines de milliers d’euros de financement public par an pour diffuser la bonne parole issue de leur christianisme bien pensant.

Le Mouvement du Nid défend une politique prohibitionniste à l’égard du travail du sexe, une politique qui pousse les travailleur·se·s dans le clandestinité et les rend plus vulnérables à l’exploitation, aux violences, et à la stigmatisation.

S’inscrivant dans ce type de politique, la loi sur la pénalisation des clients en application depuis presque un an met les travailleur·se·s du sexe en danger, notamment les plus précaires qui sont celles qui subissent le plus de discriminations. Les personnes migrantes et/ou trans travailleuses du sexe sont particulièrement impactées par cette loi hypocrite. Le collectif Existrans par exemple revendique l'abolition de cette loi. Rappelons enfin que le droit pénal français dispose de tous les outils nécessaires pour lutter contre la traite et l’exploitation des êtres humains.

Comme tout·e travailleur·se dans cet état capitaliste, ce dont nous avons besoin, c’est l’auto-organisation face à nos exploiteurs !

C’est notre discours de premières concernées sur cette question qui doit être relayé! Le travail d’allié des syndicats et associations mobilisés pour le 8 mars est de faciliter notre empowerment féministe et syndical et non de donner un espace de parole aux personnes qui luttent contre nos droits.


Mon corps, mes choix !

Des droits pour les travailleuses !


Ce texte a été rédigé par des femmes et/ou personnes trans travailleuses du sexe ou ayant été travailleuses du sexe et sera diffusé avec l’aide d’allié-e-s de notre lutte.